Articles sur la langue arménienne

Extraits du livre : ERKATAGUIR ou comment naquit l’alphabet arménien, de Serge N. Mouraviev, Academic Verlag, 2010.

• page 10

« Mesrop Machtots est un immense personnage et un immense sujet pour l'historien. Il n'est pas seulement crédité de l'invention des trois alphabets. Il fut aussi le premier homme à se servir de l'alphabet arménien qu'il venait d'inventer, le premier traducteur et écrivain en langue arménienne, le premier codificateur de l'arménien classique littéraire. (Ce n'est pas pour rien que celui-ci s'appelle grabar « langue écrite ».) Il est l'auteur des toutes premières versions arméniennes de maint livre de la Bible. On lui attribue des homélies et des charakans (hymnes religieux). Il fut vardapet « docteur », fonda les toutes premières écoles arménienneset forma toute une pléiade d'hommes de lettres, traducteurs et écrivains. »

• page 11

« Il fut également et d'abord homme de cour et d'action, secrétaire chancelier, militaire, religieux, moine anachorète, cénobite, missionnaire, civilisateur — qui, lorsque la persuasions’avérait inefficace, n'hésitait pas, parfois, à utiliser la manière forte, le fer et le feu, contre les « païens » et « hérétiques » insoumis et leurs sanctuaires « impies ». Il fut homme politiqueet joua un rôle considérable dans la préservation de l'unité ethnique et l'unificationculturelle de la nation arménienne, déchirée en deux moitiés, dont l'une, celle dont il étaitoriginaire, était vassale de la Perse zoroastro-mazdéenne, et l'autre, une des provinces byzantines, faisant partie de l’Empire romain d'Orient — empire devenu chrétien moins d’un siècle auparavant, quand l'Arménie était déjà chrétienne. »

« De tous ces aspects de l'activité et de l'œuvre de Machtots il ne sera pas question ici. Il n'y sera pas question non plus, sauf quelques exceptions, des nombreux problèmes philologiques, historiques et chronologiques secondaires que pose l'interprétation, la datation et l'appréciation des textes anciens relatant les circonstances concrètes danslesquelles l'alphabet arménien fut d'abord « cherché », puis « trouvé », puis perfectionné ou créé. En la matière, sauf contradiction patente, nous accorderons le bénéfice du doute auxhistoriens à la fois les plus proches de Machtots et les plus explicites : Korioun, Lazare de Pharbi, Moïse de Xorène et quelques autres... Et laisserons à d'autres le soin d'en affiner, préciser ou corriger les témoignages. »

Gaillard, mars - Moscou, juin 2009


Éloge à Mesrob Machtots

C’est à juste titre qu’on a pu dire que « Mesrob est ce personnage d’exception qui, libérant l’esprit national de la servitude étrangère, a déposé le langage vernaculaire en des mains heureuses : ainsi, en enlevant un rameau de la nation, il a permis le développement de cet autre rameau qu’est notre langue arménienne. Une telle réussite est sans égale. »

Ce choix heureux fait par un monarque éclairé, ce hasard de la présence en Arménie, ou la Divine providence, sont des bienfaits inestimables pour la nation, qui ont mis cette tâche entre les mains de cet homme remarquable. Sans Mesrob, un pays en devenir n’aurait pu se doter d’une langue écrite parfaite. Guerrier habile, administrateur hors pair, savant théologien, et de bon contact avec toute personne, c’est Machtots seul qui pouvait maitriser la langue et mobiliser le bataillon des traducteurs de « L’âge d’or ».

Mgr Arsen Aydenian (1825-1902), de l’ordre des Mekhitaristes de Vienne

Extrait du livre Armenian Grammar par le Père Sahag L. Kogian, Imprimerie Mekhitaristes, Vienne, 1949, page 238. Traduit de l’arménien par J.-P. H.

 


Message de Victor Ambartsoumian

Victor Ambartsoumian est l'un des plus célèbres scientifiques (physicien, mathématicien et astrophysicien) du XXe siècle. En plus, Ambartsoumian est un défenseur acharné de la culture et de la langue arméniennes. Dans les pages arméniennes vous pouvez lire son message aux futures générations.

 

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