Antoine Meillet (11 nov. 1866, Moulins - 21 sept. 1936, Châteaumeillant)
Անթուան Մէյէ (11 նոյ. 1866, Մուլէն - 21 սեպտ. 1936, Շաթօմէյան)

Antoine MeilletPaul Jules Antoine Meillet est le principal linguiste français des premières décennies du XXe siècle.

Elève d'Eugène Carrière, il a suivi les cours de Hübschmann en Autriche, puis chez les Mékhitaristes de Vienne, de 1890 à 1891. Il ira à Tiflis puis Etchmiadzine, puis chez les Mékhitaristes de Venise dont il deviendra membre de l'Académie de Saint-Lazare.

Antoine Meillet devint maître de conférences à l’École pratique des hautes études où il formera un de ses meilleurs élèves, Hratchia Adjarian qui sera un des meilleurs linguistes arméniens du XXe siècle. Il sera professeur d'arménien de 1902 à 1906 à l'Ecole des Langues orientales.

En 1906, il est élu au Collège de France à la chaire de grammaire comparée où il enseigne pendant trente ans et, en 1925, est nommé président de la IVe section de l’École pratique des hautes études. Ses études de grammaire comparée l’amenèrent à s’intéresser à la notion d’indo-européanisme, et il publia, dès 1903, une Introduction à l’étude comparative des langues indo-européennes. Suivirent une série d’ouvrages sur les langues qu’il aborda dans le cadre de son enseignement, comme par exemple Le Slave commun (1914), Grammaire du vieux perse (1915), Caractères généraux des langues germaniques.

Si Antoine Meillet s’est intéressé à l’enseignement de Ferdinand de Saussure (qui posa les fondements d’une analyse des structures internes de la langue), il a cependant inscrit ses travaux dans la lignée durkheimienne, ce qui a fait de lui l’un des premiers sociolinguistes français.

D'aspect sévère et un peu distant, il figure dans tous les comités arménophiles et il sera un actif participant de la "Délégation nationale arménienne devant la Conférence de la Paix".

Il devint le fondateur, avec Charles Diehl et Frédéric Macler de la première Revue des Etudes Arméniennes durant 10 ans. Ce fut lui qui déclara que la langue arménienne était parfaite.

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Extrait de l'Avant propos d'Émile Benveniste du livre : "Étude de Linguistique et de philologie arménienne"

d'Antoine Meillet, Fondation Calouste Gulbenkian, Lisbonne, 1962.

… Antoine Meillet s'était tourné vers l'arménien dès le début de ses études. Après un apprentissage auprès de Carrière, puis chez les Mekhitaristes de Vienne, il avait été en 1891 compléter sa formation à Etchmiadzine. Tous ses travaux témoignent de la solidité de sa préparation. L'étendue de ses lectures, sa familiarité avec la tradition philologique des textes aussi bien que son expérience de l'arménien moderne faisaient déjà de lui un arméniste accompli. Et ces connaissances étaient mises en œuvre avec les qualités magistrales que tant d'autres œuvres devaient confirmer. Toujours l'arménien est resté son domaine de prédilection. On sait que, dans ses dernières années, A. Meillet était revenu à l'arménien, pour suivant cette fois des recherches d'ordre surtout étymologique, comme pour refermer autour des études qui lui étaient chères le cercle de son existence entière. Malgré le temps écoulé, ces pages n'ont pas vieilli…

Cette analyse [de Meillet] préparait par avance les cadres de descriptions partielles, plus fouillées,c omme celles que nous devons à S. Lyonnet ou à H. Vogt…

L'ouvrage a ainsi une unité manifeste. Pour le linguiste comme pour l'étudiant, il complète les indications beaucoup plus sommaires de l'Altarmenisches Elementarbuch

Il faut souhaiter que ce volume soit complété par un recueildes articles si nombreux que Meillet a consacrés à la phonétique, à la morphologie et à l'étymologie de l'arménien.On pourra ainsi embrasser dans sa totalité la contribution fondamentale de Meillet à la linguistique arménienne et en faire durer les enseignements.

Émile Benveniste, 1962

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